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Faut-il conserver le statut de fonctionnaire ?

Emploi "à vie" créé à l'origine pour "assurer la continuité du service public" (euphémisme pour ne pas dire "éviter aux agents publics de perdre leur poste à la moindre alternance politique"), le statut (quo) a de nombreux effets pervers :

Tout d'abord, les agents titulaires sont privés d'une liberté pourtant essentielle dans notre pays : la liberté d'expression. Les devoirs "de réserve" et de "discrétion professionnelle", ont en effet été inventés par les z'élus, pour les z'élus, pour protéger d'une omerta institutionnalisée leurs ex/in/actions.

De la même façon, les devoirs du fonctionnaire l'obligent à une obéissance quasi-absolue à sa hiérarchie, sauf si l'ordre est "manifestement illégal ET de nature à troubler gravement l'ordre public". Prise au pied de la lettre, cette phrase signifie donc qu'"un agent doit exécuter (et donc sans le discuter) un ordre même manifestement illégal, à partir du moment où il ne trouble que "moyennement" l'ordre public". Juste ahurissant.

Ensuite, cette "sécurité de l'emploi", profondément inégalitaire au pays de l'égalité, doublée de la volonté des syndicats de "linéariser" au maximum le déroulement de carrière des agents malgré les avancées (théoriques) de la rémunération au mérite, font que les fonctionnaires n'ont "ni carotte, ni bâton". C'est donc la médiocrité et l'inaction qui est encouragée, puisqu'un travail sérieux et volontaire ne changera rien à sa carrière ni à son salaire...voire même aura un effet inverse...

Et in fine, cet "emploi à vie" sera de toute façon contourné par les élus, qui rappellent très bien aux agents qu'ils ne détiennent pas un "poste" à vie mais seulement une "fonction", et plus particulièrement quand ils les remplacent au pied levé par des colleurs d'affiche zélés en les mettant au placard, puisqu'ils n'ont pas le droit de s'en débarrasser...

Le service public ne serait-il finalement pas mieux rendu avec des personnels en CDI, dont le maintien en poste et l'évolution professionnelle dépendrait (naturellement) de la qualité de leur travail, dirigés par des élus qui n'auraient plus le droit d'en faire un "métier", aux salaires plus "normaux", sans retraite au bout de 6 mois et révoqués définitivement de leurs fonctions au moindre manquement ? C'est en tous cas la conclusion à laquelle en sont arrivés des pays comme la Suisse ou la Suède, y compris (qui a dit "et surtout" ?) en matière d'Éducation...Alors pourquoi pas nous ?